Si la chance leur sourit, les habitants de Tervuren pourraient aider à choisir un nouveau nom. Overvuren semble peut-être le meilleur choix, le plus simple. Ter Ijse, d’après la rivière Ijse nommée par les Celtes, est aussi une option. Encore moins attractif est Druivenstreek, un nom sans grande signification historique.
Après les refus de fusions ailleurs en Flandre, il est cependant incertain que les 14 164 habitants de Tervuren ayant le droit de vote puissent se voir confier la lourde décision d’une fusion. N’oublions pas non plus la forte opposition à la dernière fusion de Tervuren avec Duisburg en 1977.
La N-VA souhaite que les communes flamandes comptant moins de 40 000 habitants fusionnent, car selon elle, les plus petites communes ne peuvent pas relever tous les défis. Ce serait le cas pour les 23 077 habitants de Tervuren et les 25 970 habitants d’Overijse. Davantage de détails ne seront probablement connus que lentement après les élections municipales du dimanche 13 octobre.
Fantastique f-fusion
Les Tervurenaars ne demandent pas une « fusion » – un mot en f, admet le bourgmestre Marc Charlier. Charlier a la tâche ingrate de poursuivre l’enquête, surtout si la Flandre oblige les communes de moins de 40 000 habitants à fusionner. Et plus encore s’il y a à nouveau la perspective d’effacer 11,5 millions d’euros de la dette de Tervuren.
« Nous devons d’abord faire nos devoirs avant de nous prononcer pour ou contre », a déclaré Charlier l’an dernier devant le conseil municipal, lorsque les plans pour une étude coûteuse ont fuité. L’hôtel de ville a alors déclaré que le public serait « étroitement impliqué » à chaque étape, mais il n’a pas été question d’organiser un référendum.
Faire ses devoirs est probablement la meilleure option avant que la Flandre n’impose des fusions aux communes comptant moins de 40 000 habitants, comme le propose la N-VA. Et il y a un bon alignement pour la N-VA nationaliste flamande, qui fournit ou aide à fournir le bourgmestre tant à Tervuren qu’à Overijse. Les deux communes ont traditionnellement un noyau similaire de 20 % de votes N-VA lors des élections fédérales, flamandes et européennes de juin.
Groen et les catholiques flamands sont actuellement aussi en coalition avec la N-VA dans les deux communes. La N-VA de Tervuren bénéficiera également en octobre de jusqu’à 10 % de soutien supplémentaire grâce au Vlaams Belang, qui ne se présente normalement pas aux élections municipales de Tervuren.
Ni les politiciens flamands de Tervuren, ni les politiciens francophones de Kraainem et Wezembeek-Oppem ne semblent envisager de fusionner entre eux. D’un autre côté, une fusion avec Overijse ne menacerait pas trop les chances des politiciens flamands de Tervuren. Avec une population combinée de 47 047 habitants, le nouveau bourgmestre d’Overvuren, Terijse ou Druivenstreek gagnerait alors 110 380 € par an – un revenu conséquent, surtout que les politiciens locaux belges aiment avoir un deuxième emploi.
Compte tenu de la réalité électorale, la décision finale dépendra probablement moins des 14 164 électeurs inscrits à Tervuren que de la question de savoir si Groen choisira après les élections du 13 octobre un libéral flamand (OpenVLD), un nationaliste (N-VA) ou un catholique (CD&V) comme bourgmestre de Tervuren.
En plus d’Overijse, dominée par la N-VA, Bertem compte seulement 10 242 habitants, mais a actuellement un bourgmestre libéral de l’OpenVLD. Une union avec Bertem pourrait ouvrir la voie à un bourgmestre libéral ambitieux de Tervuren, avec un salaire de 104 267 € par an. Une éventuelle union entre Tervuren et Bertem n’atteindrait cependant que 33 319 habitants et ne parviendrait pas au chiffre magique de 40 000 défendu par la N-VA.
« Je suis contre une fusion, que ce soit avec une commune verte, jaune [N-VA] ou bleue [libérale] », déclare le candidat libéral flamand à la mairie de Tervuren, Thomas Geyns, à Tervuren+. Si Geyns est élu, il pourrait, tout comme le bourgmestre Charlier, être contraint par la Flandre de faire face à la réalité politique imminente des fusions.
« Une commune doit, selon la N-VA, compter au moins 40 000 habitants. C’est deux fois plus grand que Vossem, Duisburg, Moorsel et Tervuren réunis. Non, merci », dit Geyns à ses amis sur Facebook. « Pour l’argent, nous n’avons pas besoin de fusionner avec Overijse. »